Institut Santé Travail Paris est (ISTPE)

L’Institut Santé-Travail Paris-Est est un groupement d’établissements, sans personnalité morale, dont l’objectif est la recherche, la surveillance et l’expertise en santé au travail, concrétisé par une convention de partenariat entre les membres fondateurs et Paris-Est Sup.

Les activités de l’IST-PE, menées en lien étroit avec les activités cliniques de l’unité de pathologie professionnelle du CHIC, portent sur quatre axes stratégiques prioritaires :

  • santé respiratoire et travail ;
  • cancer et travail ;
  • évaluation des expositions professionnelles ;
  • évaluation des politiques et programmes de santé au travail.

L’Institut Santé-Travail Paris-Est a pour objectifs la recherche, la surveillance et l’expertise en santé au travail, concrétisés par une convention de partenariat entre les membres fondateurs et Paris-Est Sup.

La réflexion autour de la création d’un Institut Santé Travail sur Paris-Est (IST-PE) a débuté en 2013, nourrie des constats suivants :

La thématique santé-travail est un problème considéré comme socialement très important, à la fois par les pouvoirs publics et par les citoyens. La réduction du risque de maladies professionnelles et environnementales répond en effet à un enjeu de santé publique et de bien-être social.

Le nombre des maladies professionnelles reconnues a fortement augmenté dans le cadre du régime général de la Sécurité sociale au cours des dernières années. Il a plus que doublé depuis 2001, pour dépasser 50 000 par an depuis 2010. Cette hausse résulte des évolutions des conditions de travail, ainsi que d’une plus grande sensibilisation des salariés et du personnel médical au caractère professionnel de certaines maladies. Les risques sont divers : cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques, autres pathologies à effet différé (plus de 85% des décès provoqués par les maladies professionnelles sont attribuables à une exposition à l’amiante) et troubles musculo squelettiques qui représentent à eux seuls plus de 85% des maladies professionnelles reconnues. Les risques psycho-sociaux sont quant à eux devenus en 2007 la première cause de consultation dans les structures hospitalières spécialisées en pathologie professionnelle.

Les récents plans nationaux (Plan National Santé Environnement 2 et Plan National Santé Travail 2) soulignent l’importance de la mise en place de centres de recherche et d’expertise autour de cette thématique.

Au sein de la Paris-Est Sup, plusieurs structures possèdent des compétences dans le champ santé-travail : l’AnsesSanté Publique France, le CSTB et bien sûr l’UPEC et sa Faculté de médecine, au sein de l’équipe universitaire de médecine et santé au travail, mais aussi dans l’unité de pathologie professionnelle au CHIC ou dans l’équipe 4 de l’IMRB, ainsi qu’à la Faculté de sciences économiques et de gestion, au sein du laboratoire ERUDITE.

C’est pour accroître la visibilité de cette thématique et renforcer sa structuration, qu’une réflexion conduite par ces différents partenaires, a abouti à la proposition d’un projet d’envergure, fédérant au sein d’un futur Institut Santé Travail de Paris-Est, ces acteurs aux compétences complémentaires.

Axe 1 - Santé respiratoire et travail

Cet axe se concentre sur la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), maladie très fréquente (plus de 3,5 millions de cas en France) dont la composante professionnelle est peu investiguée.

Un programme de recherche ambitieux sur les BPCO professionnelles a été mis en place. Il comporte quatre volets :

  • Épidémiologique sur les étiologies professionnelles
  • Biologique à la recherche de biomarqueurs et de mécanismes spécifiques
  • Diagnostic précoce de la maladie dans le secteur du bâtiment et des travaux publics
  • Sociologique pour évaluer l’impact socio-professionnel de la BPCO et le maintien dans l’emploi

Il est notamment financé par l’Anses (Programme National de Recherche en Environnement-Santé-Travail — PNR EST) et par Université Paris-Est (appel à projet interne Santé et Société).

Responsable

  • Pascal Andujar
    Maître de conférences des universités-praticien hospitalier
    Centre hospitalier intercommunal de Créteil, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC)

Axe 2 - Cancer et travail

Ce vaste champ prend toujours plus d’importance. L’étude SUMER (SUrveillance Médicale des Expositions aux Risques professionnels) rapporte récemment une exposition à des cancérogènes chez environ 10 % des travailleurs.

Un programme relatif aux facteurs étiologiques des hémopathies malignes, dont une étude spécifique sur le rôle des pesticides, priorité affichée du récent Plan National Santé-Environnement (PNSE3) est mis en place.

Dans la suite de la Recommandation de bonne pratique relative à la surveillance médico-professionnelle après exposition professionnelle à des cancérogènes pulmonaires, une étude de faisabilité d’un dépistage organisé du cancer broncho-pulmonaire chez des sujets exposés professionnellement à des agents cancérogènes pulmonaires soutenue par l’Institut National du Cancer est programmée dans le Val de Marne et la Gironde.

À moyen terme, des travaux pourront être développés pour améliorer la reconnaissance médico-sociale des mésothéliomes et d’autres cancers. Ces travaux seront portés notamment par la Direction Santé-Travail de Santé publique France et le CHIC.

Responsable

  • Christos Chouaïd
    Maître de conférences des universités-praticien hospitalier
    Centre hospitalier intercommunal de Créteil, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC), Institut Mondor de Recherche Biomédicale (IMRB)

Axe 3 - Évaluation des expositions professionnelles

Cet axe comporte :

  • Un projet de centralisation des données de biosurveillance des nuisances chimiques (biométrologie des expositions professionnelles) porté par Santé publique France en partenariat avec l’Anses. Un dispositif pilote va être mis en place par l’Institut Santé-Travail Paris-Est dans le Sud-Francilien. Il s’appuiera sur des services de médecine du travail interentreprises.
  • Un programme d’évaluation des expositions environnementales, chez des patientes présentant des pathologies de la grossesse ou ayant des nouveaux-nés avec des malformations congénitales, est développé dans le but de mettre en place des actions de prévention primaire pour les futures grossesses. Ce programme est soutenu par l’Anses et l’ARS-IDF.
  • Un programme relatif aux risques psychosociaux (RPS). Des outils permettant une meilleure approche des risques psychosociaux en milieu de travail, pour les entreprises publiques et privées seront développés. Ce projet s’appuie sur l’activité clinique importante du Service de Pathologies professionnelles et de l’environnement du CHIC et les données du Réseau National de Vigilance et de Prévention des Pathologies professionnelles (RNV3P) coordonné par l’Anses.

Responsables

  • Henri Bastos : Directeur scientifique santé travail (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, Anses) henri.bastos@anses.fr
  • Mounia El Yamani
    Responsable de l’unité Département Santé-Travail
    Santé publique France

Axe 4 - Évaluation des politiques et programmes de santé au travail

L’objectif est de concevoir et mettre en œuvre des outils permettant d’évaluer :

  • L’impact de problèmes de santé sur la trajectoire professionnelle
  • L’impact de mesures, programmes ou dispositifs de santé au travail sur l’état de santé et l’employabilité des populations visées

Cette approche vise à déterminer, à partir de l’analyse de grandes enquêtes en santé-travail (sur lesquelles l’équipe de sciences économiques ERUDITE a une expérience reconnue), les paramètres-clés associés au maintien dans l’emploi, dont la mise en œuvre devrait être promue, voire adaptée pour permettre le retour à l’emploi.

Responsable

  • Emmanuel Duguet
    Professeur des universités en économie de la santé
    Équipe d’accueil 437 ERUDITE, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC)

équipe

Chef de service